On aimerait tous avoir cette même classe. Cette nonchalance, avec la silhouette qui s’extirpe des volutes de fumée et cette voix de gorge qui s’envole dans la nuit tombée. De Bristol, on en a aperçu d’ailleurs les lueurs mi-rassurantes, mi-inquiétantes. Et uniques, surtout.

92. Massive AttackLa basse est sombre, moelleuse et épaisse. Omniprésente. Résonnant et ronronnant de plus belle dans la pénombre qui voile les musiciens. Face à elle : une guitare tranchante qui s’enrage dans les distorsions et les saturations. Bras de fer électrique au sommet.

Et ici et là, c’est la danse des ombres derrière un écran de cascade de chiffres, de marques et de citations aimablement traduites en Français. 3D, lui, joue devant les pantins désarticulés, dodelinant K.O. au rythme des coups donnés. Les autres ? Ils sont marqués par une lenteur à la délicieuse étrangeté.

Show aérien ? Aquatique, plutôt.

Pas de doutes, la grâce est présente au sein de cette atmosphère éthérée au noir de la nuit. Les gimmicks sont entêtants. Obsédants. Comme des sirènes (dans tous les sens que sa définition impose). De celles qui vous tiennent la jambe et vous balancent des bastos dans le bide. Car, que ce soit la voix de cendres de Daddy G ou celle chevrotante d’Horace Andy, toutes passent entre les gouttes des attaques telluriques.

L’ensemble vrille et tourbillonne dans une intense transe. Longue, sourde et lancinante. Explosant – enfin – après avoir mis le spectateur à bout de souffle, hébété, à force de boucles répétées. Une écume sombre, glaciale, à la sensualité froide et résolument contemporaine. Sexy et urbaine.

Bristol ? Pas qu’un bout de papier. Un back in black, ouais.

 

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