Cypress-Hill_cNicolasJoubard--6-.jpgRassurez-nous, le mois d‘août c‘est bien l‘été ? Logiquement, à cette période de l’année, on sort encore l’équipement de rigueur : casquette, espadrilles et crème solaire. Pourtant, cette année, l’automne a pointé le bout de son nez plus tôt que prévu. Une goutte, deux gouttes, trois… et damn, c’est officiel, il pleut. De vrais giboulées d’août. Pas suffisant pour nous empêcher de passer un week-end de folie dans le parc de Saint Cloud. Parés au combat, bottes en caoutchouc rose aux pieds, la team SurlMag est fin prête pour affronter la nouvelle édition du festival phare de l’été. Rock en Seine pluvieux, Rock en Seine heureux ?

Après un passage obligé par le stand presse pour récupérer les accréditations, petit moment détente avec la dégustation d’un Coca bien mérité. La visite du propriétaire continue vers le stand Converse, qui propose notamment de customiser un sac en toile selon votre imagination et les moyens du bords. Le prix à payer ? Rien, si ce n’est une heure d’attente. Seuls les plus coriaces s’y collent donc, et encore : à cause de cette queue interminable, on a un peu la sensation de perdre dix ans de sa vie. Genre samedi matin à La Poste. Le calme avant la tempête.

La gratuité c’est bien beau, mais Rock en Seine c’est avant tout la musique. A ce sujet, une mélodie envoûtante résonne sur la scène principale. Kele et sa chemise affriolante tentent d’apprivoiser un public encore légèrement endormi et peu communicatif. La musicalité et le talent répondent déjà présent, mais il est toujours difficile de passer en premier, c’est bien connu.

On enchaîne avec Foals, très attendu cette année. Le mélange pop-rock / new wave  ne réanime que légèrement la foule. Les badauds s’amassent tout de même vers la grande scène, où se produit Skunk Anansie. L’énergie débordante de la diva black du festival lance enfin ce Rock en Seine 2010. S’ensuit un petit détour vers The Kooks et leur fameux "And ooh la, she was such a good girl to me. And ooh la, the world just chewed her up, and spat her out". Voilà, on a vu ce qu’on voulait voir, mais la principale attraction de la journée pour toute l’équipe de SurlMag, c’est bien entendu la prestation de Cypress Hill. Sortez les Converse All Star et votre Chevy Impala ‘64  customisée. La Californie débarque à Paris.

Confession intime : si on a mis tous les moyens pour couvrir Rock en Seine cette année, c’est en partie dans le but d’admirer sur scène les légendaires californiens. Ce groupe constitué de/par B-Real, Sen Dogs et DJ Muggs (Eric Bobo aussi) s’est inspiré d’une rue malfamée de South Gate dans la banlieue de Los Angeles pour trouver leur nom. Auteurs de nombreux titres de légende, "Tequila sunrise" ou "Insane in the brain", leur son est le fruit d’une fusion des genres. De nombreuses collaborations avec Rage Against The Machine, Sonic Youth, Pearl Jam ou Anthrax en témoignent. Trop jeunes pour avoir pu assister à un de leur show dans le passé, on les a également loupé de très peu à la Cigalle il y quelque mois. C’était le moment ou jamais…Le show débute sous la pluie avec le remuant "Get ’em up", extrait de leur dernier album "Rise Up". La foule reste encore timide et B-Real perd assez largement son duel de "nombre de bras levés dans la foule" avec Sen Dog. En parlant de B-Real, on l’adule mais on lui conseille gentiment de se calmer sur les nachos au fromage. Si l’on s’en tient aux discussions des festivaliers présents, plusieurs remarquent que le MC s’est modelé un petit embonpoint façon Papa Noël. Version tatouages et bête de flow. Sen Dog, fidèle à lui-même, arbore moustache et crâne rasé. Classique !

Pour l’occasion, on souhaite un joyeux anniversaire à Eric Bobo, ancien Beastie Boys pour l’anecdote. Le percussionniste du groupe nous a gâté avec un freestyle com-plè-te-ment "crazy" en conclusion d’une démo de scratch de DJ Julio G, qui assurait méchamment aux platines. De gros classiques garnissent évidemment cette setlist de feu. "Shit goes down" , "Cock the hammer"  ou "How I could just kill a man" ont fait jumper la foule dans les tranchées. Violent. Sans oublier LE moment de cette première journée, le passage qui a fait vibrer la foule : B-Real s’allumant un spliff magistral sur "I wanna get high". Imité dès les secondes suivantes par un grand nombre de festivaliers complètement possédés mais silence, la police veille…

Mention spéciale pour les récents titres  "Armada Latina", ponctué d‘un retentissant "Cuba Libre !", le saisissant "K.U.S.H.", ainsi que l’excellent "Rise Up" avec la tombée de la nuit. Une touche de fraîcheur, voire de découverte pour une foule alors en pleine effervescence. La fin du concert approche, sauf que "We ain’t going on like that". Cerise sur le gâteau, B-Real achève le public sur un "Rock Superstar" déchaîné. Terrible, malgré une légère pointe de déception chez les aficionados : pas de "Tequila Sunrise", de "Lowrider" ou de " What’s your number" ? Manque de temps ? Volonté de mettre en avant leur dernier album ? Oubli causé par la marijuana ? Sûrement un peu des trois…

Blink 182 prend la relève. Travis Barker, torse nu, confirme qu’il est complètement barré. Le papyrus humain est un peu la star derrière sa batterie, il lâche notamment un solo à retourner les tympans. Un final grandiose. Il est temps de quitter le front pour se ravitailler, on repart sur le champ de bataille dès demain. Rock en seine 2010, c’est que le début !

 


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