Biaffra : politique sans biafine
Pour la musique, ça se passera sur scène en fin de
soirée, pour l’heure, le vétéran punk discute et lorsqu’il discute, ça ne parle pas musique mais politique, injustices sociales, catastrophe écologique
annoncée.
“Je suis très déçu par Obama. Même si je n’ai pas voté pour lui, j’espérais qu’il y aurait un réel changement, qu’il
s’occuperait vraiment du système de santé, des pauvres…” Plus de vingt ans après la fin des Dead Kennedys, Jello Biaffra n’est toujours pas du genre à lâcher du lest. Même les apparemment
intouchables en prennent pour leur grade.
Enfoncé dans le canapé de l’espace presse, toque zèbre sur la tête, regard caché derrière des lunettes de soleil kitsch
en diable, il se lance dans chaque réponse comme dans une diatribe à la tribune. Le candidat punk à la mairie de San Francisco n’a pas remisé ses idéaux ni ses rages. D’un geste poli, il demande
à qui lèverai la main trop tôt de ne pas l’interrompre alors qu’il vient de commencer à disserter sur un sujet abordé.
Et lorsque l’on lui demande ce qu’il pense de ce genre de grands rassemblements et de leur possible impact écologique, la
réponse est simple mais presque imparable : “Nous sommes un bon groupe de
rock si nous pouvons inspirer des gens, faire se lever quelques sourcils…” La fin excusant les moyens...
Homme d’idées, homme de musique, l’un complétant l’autre, l’un aidant l’autre. Et de dissertation sur l’utilisation
dévoyée d’Internet et des media en ellipse à propos de la couche de poussière qu’il doit enlever chaque jour sur son pare-brise, venant de la pollution de la Chine qui suit le chemin infernal des
Etats-Unis, nous revenons finalement au sujet qui nous réunit aujourd’hui. Musique et politique, où en sont leurs relations aujourd’hui ? “J’aimerais voir quelque chose d’intéressant dans les
textes, quelque chose d’autre que sex, drugs and rock’n’roll.”
Et si c’était ça, finalement, être rock ?
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