15. BeirutOn marie quelqu'un ce soir à Rock en Seine ? C'est ce que laisse penser cette fanfare qui ressemble fort à celle de Goran Bregovic. La première impression passée, on entre doucement dans le vif du sujet.

Le public est vraiment là pour eux, prêt à démarrer au quart de tour à la moindre entrée en joute des cuivres. Chaque signal, même le plus discret, donne lieu à des balancements de foule. Zach Condon, ce gitan US, pose sa voix claire et nonchalante sur une instrumentation de belle facture. Son duo avec le guitariste est plus prenant encore. La basse est trop forte par moment, histoire de ne pas perdre de vue le côté rock. J'adore la sonorité de l'accordéon, à ma connaissance le seul de tout le festival. Avec la contrebasse, les trompettes, le ukulélé et le trombone, je les aurais bien vu déambuler dans les allées dans la pure tradition des fanfares de l'est, avant de monter sur scène.

Puis l'ambiance retombe un peu. Elle devient davantage posée qu'enjouée, même quand les cuivres s'élèvent. On passe alors à autre chose. Plus groove ou plus jazzy, la fanfare se transforme en orchestre de valse faisant balancer la foule en trois temps. Bien sûr ce n'est pas déplaisant, mais je trouve que le côté festif s'est un peu dissipé. Est-ce le temps grisonnant qui donne cette impression ou l'heure de passage ? En tout cas il a manqué un petit quelque chose, peut-être une touche de folie ou un grain de désordre.

Le leader avait néanmoins une bonne pêche et s'improvisait chef d'orchestre à l'occasion, tout entier transcendé par le rythme lancinant. Cette kermesse populaire se conclut par un "je vous aime" sussuré au micro. Charmant voyage, mais un poil trop propre.

 

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