Archétypes Monkeys ?
Quelle ascension fulgurante, quand on y pense ! Les kids de Sheffield en ont parcouru du chemin depuis leur couverture du journal NME en 2005. 2010 était
d’ailleurs LEUR année quand leur premier single « I Bet You Look Good on the Dancefloor » fut nommé, post-sortie donc, 7e meilleur chanson britannique de tous les temps par
XFM. Bilan des courses en 2011.
Un pur moment de classic rock, c’est ce qu’on proposé ce soir les Arctic Monkeys. L’exercice est propre et
sans excès, loin de l’outrance des irrévérencieux Sexy Sushi qui jouent au
même moment sur la scène de l’Industrie. Noyés dans une forêt de lights brumeuses, les tableaux se font monochromes tandis que la foule, compacte comme un seul homme, se la joue – les
bras levés – armée de spaghettis.
Sur scène, la batterie pilonne le rythme, marque le pas. Peu de pogo à l’horizon, mais des yeux attentifs. Scrutant l’obscurité que la pluie a bien voulu épargner. Le groupe est serein, prend son
temps entre les morceaux. A la cool. La guitare ? Réduite à de simples riffs bagarreurs. On reconnait vite la patte. Efficace et directement à
l’essentiel. Facétieux, le chanteur feinte même l’intro de « Johnny Be Good » (Chuck Berry).
Petits surdoués ? La question ne se pose plus. Cependant, une question taraude tout au long de l’exercice... Une question un peu gênante, honteuse. Pardon pardon par avance,
nous-aimons-le-rock-tout-ça-tout-ça, c’est un super groupe itou… Pardon pardon, mais... au fond, franchement, hein dis… Est-ce que, ce soir, les Arctic Monkeys ne l’ont-ils pas un peu joué
« gelée anglaise » ? On reste en effet un peu sur notre faim…
A voir l’énergie d’un Dave Grohl la veille, on se dit que, et même si l’expérience fut très sympathique chez les British – on le répète –, et sans fausse note, le rock anglais mérite peut-être
parfois un peu plus d’audace... Rendez-vous est pris l’année prochaine – pour le match retour – histoire de nous faire, avec plaisir, mentir !