Faithless vient prêcher le bon son
Retournons dans les annnées 90. La scène techno explose... En Angleterre, les raves
font jouer à l'époque des artistes qui vont marquer pour toujours l'Histoire. C'est l'époque qui va faire connaître mondialement Orbital, Leftfield ou The Chemical Brothers. La musique plonge
l'auditeur dans un univers technologique froid, souvent noir et stérilisé. Boucles répétées à longueur de morceaux. Sons souvent triturés. L’ambiance convient très bien aux univers de science
fiction tels les écrivains Isaac Asimov, John Case, ou à des films comme Dark City et l’Armée des Douze Singes.
Faithless nous replonge dans cette ambiance technoïde où le futur n'est pas la solution à tout. Cet univers est là, bien en place. A l’écoute du titre interplanétaire « Insomnia », on s'installe dans une sorte de spleen communicatif. Et quand Maxi Jazz, le chanteur principal, s’avance devant la foule et clame « This my church », le public est instantanément converti à la religion de ce groupe pourtant païen. Le rythme, tantôt s’approchant du big beat, tantôt purement techno, fait s’élever du sol les pieds des festivaliers. Et au moment où notre prêcheur du son clame à la foule « God is a DJ ! », ces quatre mots sont instantanément repris par une nouvelle armée de convertis, dans une vague humaine sautante et dansante. Les festivaliers entrent en transe. Faithless fait renaître l’espoir d’un avenir possible pour la race humaine. La techno n’est pas qu’une suite binaire d’impulsions électriques lancées depuis un ordinateur froid et imprévisible : zéro, un, zéro, un… Dans cette église, le son nous sort de guitares électriques, de basses, de batteries, de percussions et de synthétiseurs maîtrisés habilement par les mains des membres du groupe. Faithless est le berger qui guide l’Homme dans la vallée d’ombres d’une possible suitedéshumanisée.
A Rock en Seine, la foule dansait sur son chemin.