Erik Truffaz : Happy Hour

Trip-hop et drum n’ bass sont au rendez-vous des premiers opus de Truffaz et, fidèle au label légendaire Blue Note, il continue d’étonner au fil de ses albums et ne dépareille pas au cœur d’une programmation où se côtoient Mogwai, 2 Many Dj’s, Tool ou Puppetmastaz.
A l’heure où les derniers rayons d’un soleil d’été éclairent la seconde scène, le public rock s’octroie un petit moment de détente. Un verre à la main, nous avons savouré avec plaisir une entrée en matière plutôt classique mais tout de suite suivie de riffs impromptus.
Une guitare électrique sur scène ? Que nenni, c’est son clavier qui, accompagné d’un bassiste et d’un batteur tout acquis à sa cause, assurera le show penché sur un synthétiseur qui n’aura rien à envier aux Gibson et autres Fender. On retrouve encore les expérimentations d’un Miles Davis période Bitches Brew, Erik Truffaz endossant le rôle de chef d’orchestre, mettant en avant ses acolytes et laissant filer les courtes lignes mélodiques qui lui sont si particulières. Un cocktail plus tonique que prévu, que les festivaliers ont dégusté avec plaisir.
Flanqué d’un chanteur britannique, le quatuor déploiera avec brio, pendant ce court set, une belle entente. Le Steinway posé sur scène sera aussi pour le pianiste (qui au final aura presque volé la vedette) un instrument quasi-expérimental. A la manière des jazzmen les plus pointus, jouant directement des cordes et marteaux que renferme en son sein la vénérable bête, il saura surprendre son audience. Certains auront ainsi découvert que rock et jazz, loin d’être frères ennemis, restent des cousins germains dont les retrouvailles ont toujours un air de fête.
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